Planète en danger

C’est en 1987 que le rapport intitulé « notre avenir à tous » a été publié par la commission mondiale pour l’environnement et le développement. Ce rapport, commandé par les Nations Unies, a été rédigé par une série d’experts issus tant des milieux économiques qu’écologiques, et tant des pays pauvres que des pays riches.

Ces spécialistes ont formulé un point de vue commun au sujet de la voie à suivre pour que l’humanité ne continue pas à s’enfoncer dans les problèmes écologiques, tout en mettant fin à la pauvreté du tiers monde. Ils ont appelé cette voie, le développement durable. Priorité à la lutte contre la pauvreté.

Le rapport de la commission mettait l’accent sur la priorité absolue à accorder aux besoins essentiels des pauvres. Ces derniers ont droit - selon le rapport- à la satisfaction de leurs besoins de base (nourriture, vêtements, toit et travail), mais également de leur aspiration légitime en matière d’amélioration de qualité de vie.

Pour un grand nombre de pays en voie de développement, cette déclaration signifie une amélioration du bien-être matériel, ce qui suppose une croissance économique. Une série de questions se posent dès lors. Si le tiers monde atteint le même niveau de vie que les pays riches et suit la même évolution économique que celle des pays occidentaux au cours des cent dernières années, n’allons-nous pas irrémédiablement vers une catastrophe écologique ?

Si nous laissons aller les choses, la production mondiale grimpera en flèche de 21 000 milliards US$ en 1996, à 96 000 milliards US$ en 2050, ce qui fera passer la consommation mondiale d’énergie de 320 600 à 836 600 péta joules. La production agricole devra au moins doubler et la consommation d’eau fera un bond de 50%.

Et il s’agit de prévisions dans l’hypothèse où le fossé entre riches et pauvres ne disparaîtrait pas : l’Américain moyen consommant, en 2050, environ 370 gigas Joule par an contre 27 pour un Africain. Les chercheurs qui ont effectué ces calculs constatent dans que ce cas, des problèmes d’environnement apparaîtraient sur plusieurs fronts (changements climatiques, pluies acides, etc.)

Même si au niveau mondial, la quantité d’eau et de nourriture est suffisante, il y aura malgré tout des pénuries locales ou régionales. Les plus pauvres essayeront de se maintenir en vie au moyen de produits issus de terres agricoles marginales qui pèseront lourd sur la vie sauvage des espèces végétales et animales étant vouées à la disparition.

Comment peut-on affirmer, devant de telles perspectives, que les plus pauvres peuvent atteindre un niveau de prospérité leur offrant les mêmes chances de survie que les riches occidentaux ? La consommation d’énergie et d’eau ne va-t-elle pas s’intensifier ? Les rejets de déchets et de substances toxiques dans l’air et dans l’eau ne vont-ils pas s’amplifier ?

D’après la commission, un processus de changement doit être entamé, processus auquel chacun devra participer ; les scientifiques et les ingénieurs, en rassemblant toutes leurs connaissances en vue du développement de technologies plus écologiques… Bref, il faudra que la société participe à la réalisation du projet de développement durable.